Légumes variés dans un panier.

Moins de nutriments dans les aliments ?

La perte drastique en nutriments dans les aliments : info ou intox ? Une étude des années 2000 indique qu’il y a cent fois moins de nutriments dans certaines pommes d’aujourd’hui qu’il y a 50 ans. Le blog de Pharmafutur, le site de parapharmacie en ligne, suit ce dossier d’un œil vigilant, avec les dernières mises à jour du Programme Manger bouger.

Panier de légumes.
https://www.flickr.com/photos/robin1966/

Le tout dernier Plan national nutrition santé a émis de nouvelles recommandations qui tirent à bout portant sur celles qu’on suivait (plus ou moins sagement) depuis sa création. Il ne faut pas pour autant voir cela comme de l’opportunisme. Au contraire, les experts à l’œuvre s’attachent à faire évoluer le programme avec son temps et ses impondérables (agriculture, écologie, mœurs, etc.). Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il le fallait, tant chaque domaine a connu de grandes évolutions.

Les aliments sont-ils vraiment plus pauvres ?

Tableau noir : L’obligation à produire en masse a poussé les industriels et les agriculteurs à sélectionner des variétés résistantes et poussant comme de bons petits soldats plutôt que nutritives (et on ne parle même pas d’OGM). Dans le même temps, les sols sont surexploités et perdent à chaque récolte ces nutriments essentiels qu’on ne leur laisse plus le temps de récupérer. Du coup, les fruits, légumes, céréales (et viandes, puisque les animaux sont nourris des précédents), sont beaucoup moins riches en divers nutriments qu’auparavant.

Cette affirmation, initiée par la parution d’une étude américaine au début des années 2000, doit être nuancée, mais pas pour autant balayée d’un revers dédaigneux de la main. Certes, les données des années 50 n’étaient pas aussi précises qu’aujourd’hui et ne permettent pas d’affirmation aussi catégorique qu’on aimerait ; certes, les valeurs nutritionnelles entre variétés sont parfois plus différentes que pour une même variété à 50 ans d’écart ; certes, il ne faut pas pointer du doigt que les baisses et passer sous silence les hausses (et il y en a dans cette étude).

Il n’empêche que les variétés anciennes cultivées aujourd’hui montrent des apports nutritionnels supérieurs aux variétés industrielles ; il n’empêche que les aliments bio montrent de meilleurs résultats que les cultures traditionnelles (sans rejoindre les variétés anciennes). Puisque les obligations de rendement suscitées ne vont pas disparaître d’ici demain et qu’on n’est pas prêts de voir la surface agricole intégralement semée de graines anciennes et cultivées biologiquement, il faudrait une autre solution pour la nutrition, comme les produits diététiques.

Dans le corps, ça donne quoi ?

Avant de se demander comment compenser les baisses, il faut se demander si l’on est vraiment moins nourris aujourd’hui qu’il y a 50 ans. L’éventuelle perte nutritive des fruits et légumes (rappelons que ce n’est pas généralisé) a-t-elle un effet sur l’organisme ? Est-on réellement tous en carence si l’on se contente de cinq fruits et légumes par jour ?

À l’Institut national de la recherche agronomique, on souligne que l’alimentation est globalement suffisamment variée, et c’est ça qui compte par rapport aux apports journaliers recommandés. D’autre part, c’est la combinaison des nutriments entre eux qui est non seulement bénéfique mais nécessaire. Prenons l’exemple de la vitamine D, sans laquelle vous pouvez manger tous le calcium que vous voulez sans qu’il soit utilisé par votre corps. La plupart des nutriments fonctionnent en combinaisons, donc sans qu’il soit utile d’en apporter beaucoup à l’organisme, il faut plutôt en apporter souvent.

Ce qu’il faut donc, c’est bel et bien manger plus de fruits et légumes, histoire d’apporter à votre organisme le panel complet des vitamines et minéraux requis pour que toutes les cellules fassent leur boulot.

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