À l’approche de l’été, les veinotoniques ou phlébotoniques fleurissent dans les pharmacies et parapharmacies. Ils arborent souvent de jolis emballages fleuris et colorés, avec des dessins de plantes. À quoi servent-ils ? Sont-ils vraiment efficaces ? Si oui, pourquoi ne sont-ils pas remboursés ? Le point sur ces médicaments en vente libre.
Jambes lourdes et gonflements
Les veinotoniques ont vocation à soulager les problèmes de jambes lourdes, de chevilles gonflées, de douleurs et de chaleur dans les veines, particulièrement des membres inférieurs. Ces symptômes de l’insuffisance veineuse touchent près de 15 millions de Français, dont 70 % de femmes. On parle d’insuffisance veineuse lorsque les veines peinent à faire remonter le sang vers le cœur, souvent parce qu’elles se dilatent, deviennent perméables et perdent de leur tonicité. Les symptômes se font davantage ressentir dans les jambes parce que c’est là que les vaisseaux sanguins ont le plus de travail. En cause, de la gravité et la longueur du chemin à couvrir. Dans les cas les plus graves, en plus des douleurs et des gonflements, on observe des varices, des ulcères, des œdèmes et des thromboses veineuses (coagulation du sang qui provoque l’apparition d’un caillot). Avec la chaleur, les symptômes se font plus présents mais l’insuffisance veineuse ne s’aggrave pas spécialement en été.
Plusieurs actions contre l’insuffisance veineuse
Si les symptômes affectent la qualité de vie, une consultation chez le médecin généraliste est préconisée. En prenant connaissance des antécédents familiaux du patient, de ses maladies, de ses traitements et de son hygiène de vie, il l’orientera vers un spécialiste des veines (angiologue et/ou phlébologue) s’il le faut, ou trouvera le traitement qui convient le mieux. Pour atténuer les maux évoqués plus haut, les veinotoniques sont particulièrement indiqués. Il en existe une kyrielle, ainsi qu’une pléiade de combinaisons de différents produits. C’est pourquoi il vaut mieux être conseillé afin d’éviter les effets non désirables. Globalement, ils ont une action anti-inflammatoire et agissent des manières suivantes :
- ils renforcent les veines
- ils augmentent leur tonicité
- ils diminuent la perméabilité des parois et donc le risque d’œdème
- ils augmentent le drainage lymphatique.
Les veinotoniques agissent à de nombreux niveaux mais leur mode d’action n’est pas tout à fait élucidé, d’où l’intérêt d’être pris en charge personnellement par un professionnel de santé. Une fois la prescription établie, commander les médicaments en ligne est un bon moyen de profiter de prix intéressants ainsi que de plus de choix.
De quoi sont-ils faits ?
Les phlébotoniques ou veinotoniques sont souvent constitués d’extraits de plante (les flavonoïdes) ou de composés synthétiques aux propriétés similaires. Aujourd’hui, la recherche se concentre sur la formulation des médicaments, notamment sur la micronisation, pour améliorer l’absorption intestinale et l’efficacité du produit. D’après l’expérience des patients, des médecins et les résultats de nombreuses études réalisées sur le sujet, plusieurs plantes ou composés ont démontré leurs effets positifs. Parmi eux, on trouve :
- l’extrait de pépins de raisin
- les feuilles de vigne rouge
- le marronnier d’Inde, dont la graine et l’écorce sont efficaces
- les feuilles d’hamamélis
- le fragon ou petit houx, dont la racine a des propriétés veinotoniques
- les cônes de cyprès
- le mélilot, qui a des propriétés anti-oedémateuses et fluidifie le sang
- l’extrait d’écorce de pin maritime.
Cette liste est loin d’être exhaustive, mais elle permet de connaître les basiques. On trouve les veinotoniques sous forme de gel anti-jambes lourdes, de gélules, de comprimés ou d’ampoules à prendre sur quelques semaines et jusqu’à trois mois.
Efficaces mais non remboursés
Certains veinotoniques ont clairement le statut de médicaments et cette catégorie de traitement a longtemps été la plus consommée par les Français. Pourtant, les veinotoniques ne sont plus remboursés. C’était le cas avant 2008, mais le « service médical » rendu par ces anti-inflammatoires naturels a été réévalué par les autorités de santé françaises en 2006. On a estimé que ledit service relève davantage du confort que de la santé à proprement parler et ne nécessite pas de prise en charge de la sécurité sociale. Cette décision semble aussi s’appuyer sur le fait que les veinotoniques soignent les symptômes mais pas la cause du mal. En effet, ils soulagent les maux mais ne font pas disparaître l’insuffisance veineuse dont les causes sont encore mal connues. Ils ont donc été remboursés à un taux transitoire puis totalement déremboursés en 2008, entraînant une chute des ventes d’environ 50 %.
