Guide pour senior : la télémédecine.

La télémédecine et les seniors

La pandémie de COVID-19 et les différentes périodes de confinement ont largement démocratisé le recours aux consultations médicales en ligne. Une aubaine notamment pour les personnes âgées qui préféraient rester à domicile pour écarter tout risque de contamination. Aujourd’hui, cette pratique est restée ancrée dans les habitudes de nombreuses personnes. Il faut dire que, en plus de retirer l’obligation parfois contraignante de se déplacer jusqu’à un cabinet médical, cette solution comporte de nombreux avantages.

Guide pour senior : la télémédecine.
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Petit historique de la télémédecine

Il y a encore quelques années, la télémédecine était en phase expérimentale. Les enjeux ainsi que les contours qu’impliquaient cette pratique étaient flous. Une partie du corps médical émettait notamment des réserves à ce qu’elle soit envisagée comme une substitution réelle et généralisée de la consultation réelle. Après une longue période de délibérations, un premier décret a été promulgué en octobre 2010 pour encadrer et définir les actes de la télémédecine. La réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires plus connue sous le nom de loi HPST présente les cinq actes médicaux réalisables en télémédecine.

Les cinq objectifs de la télémédecine

Grâce aux outils de communication modernes, le médecin peut désormais procéder à un échange à distance avec un patient ou un confrère pour simplifier le parcours de soin. Tout médecin, qu’il agisse en tant que salarié d’un établissement de santé ou en libéral peut proposer la télémédecine. Cette solution comprend :

La téléconsultation

Cet acte est probablement le plus révolutionnaire puisqu’il offre la possibilité aux patients d’obtenir un diagnostic à distance d’un professionnel de santé. Cette prestation est facturée au même tarif qu’une consultation en présentiel.

La téléexpertise

Afin d’établir un diagnostic fiable et mettre en place une stratégie thérapeutique plus rapidement, le médecin prend contact à distance avec le spécialiste adéquat. Cet acte est réalisé uniquement sous le consentement du patient.

La télésurveillance médicale

Un patient peut faire appel à ce service à distance afin de faciliter l’interprétation des données obtenues à la suite d’examens cliniques ou biologiques.

La téléassistance

Cet acte rend possible l’assistance à distance d’un médecin lors d’une consultation ou d’un acte chirurgical par un confrère.

La régulation

Grâce à la coopération des centres 15 (SAMU), un plan d’action peut être établi au préalable par un médecin au téléphone. Cette mission permet de prendre une décision rapide et la plus adaptée à la situation du patient.

Les atouts de la télémédecine en résumé

  • Pouvoir accéder rapidement à des conseils ou à des soins pour les situations d’urgence
  • Obtenir un renouvellement d’ordonnance sans avoir à prendre rendez-vous, parfois dans un cabinet lointain ce qui peut être gênant pour les personnes âgées non véhiculées ou qui ne se sentent pas de parcourir de longues distances seules
  • Obtenir facilement un traitement pour les maladies non graves ou les petites affections saisonnières par exemple
  • Pour les maladies plus graves, les médecins se servent aussi des outils digitaux pour réaliser un suivi entre deux consultations en cabinet par exemple. C’est parfois l’occasion de recueillir des informations sur l’état de santé d’un patient qui vient d’être opéré ou qui a suivi un important traitement médicamenteux. Cela permet de préserver le lien de confiance entre médecin et patient.

Enfin, la télémédecine est également un moyen d’endiguer un phénomène qui s’observe de plus en plus chez les personnes âgées. Face aux difficultés d’obtenir un rendez-vous ou pour se déplacer, de nombreux seniors renoncent aux soins.

À propos des déserts médicaux

Outre les précédentes recommandations du gouvernement qui invitaient les personnes les plus vulnérables à s’isoler au maximum pour éviter les contaminations à la Covid-19, un autre problème de société a contribué à l’essor des entrevues à distance : les déserts médicaux. Il s’agit en effet de zones et de départements où le nombre de médecin est insuffisant par rapport au nombre de personnes qui y vivent. Ce problème affecte tout particulièrement les milieux ruraux.

Qu’est-ce qui explique ce phénomène ? Premièrement, les médecins qui partent à la retraite ne sont pas toujours remplacés par la nouvelle génération. Par ailleurs, le fait que le nombre de médecins généralistes ne concordent pas avec la forte demande est une autre cause plausible. Enfin, force est de constater que les zones très rurales n’intéressent pas assez le corps médical. Bon nombre de professionnels de santé préfèrent ouvrir un cabinet en centre-ville car il est mieux desservi et donc plus accessible.

Cette tendance est d’autant plus inquiétante compte-tenu du fait que la population soit de plus en plus vieillissante ! La télémédecine permet donc de combler ce manque grâce aux suivis en visioconférence.

La solution pour que les personnes âgées obtiennent un suivi médical plus fiable ?

Actuellement, l’espérance de vie est particulièrement inégale entre les personnes âgées suivies sur le plan médical et celles qui ne le sont pas. En EHPAD, le problème est un peu moins alarmant car les résidents sont accompagnés par un personnel médical. Les soins sont prodigués sur place et généralement par une équipe interne formée à réaliser ce suivi médical. Néanmoins, le problème se pose toujours pour certaines pathologies ou des soins spécifiques demandant l’expertise d’un praticien spécialisé. Les familles et les seniors rencontrent en effet des difficultés à contacter des professionnels ou à avoir des rendez-vous dans un délai assez restreint. Grâce au déploiement de la télémédecine à grande échelle, cet écart devrait s’amenuiser dans les années à venir.

En pratique ? Rien de plus simple !

Prérequis : disposer d’une assez bonne connexion à internet pour avoir du son et de l’image en bonne qualité. Il est également nécessaire de posséder un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Notons que parfois les personnes âgées auront besoin de l’assistance d’un membre de la famille ou d’une aide-ménagère pour mettre en place le nécessaire si elles ne sont pas assez à l’aise avec l’outil informatique.

La première étape consiste à prendre rendez-vous depuis la plateforme sur laquelle est présente le médecin que vous souhaitez contacter.

Vous recevez ensuite un lien vers une page web privée ou une application pour rejoindre le médecin en ligne et échanger avec lui. Petite précision qui a toute son importance : une webcam est toujours nécessaire pour les téléconsultations.

Au terme du rendez-vous, le médecin vous fera parvenir un compte rendu et ajoutera toutes les nouvelles informations dans votre dossier médical pour enrichir le suivi de votre état de santé.

Le saviez-vous ?

Les consultations en ligne bénéficient d’un remboursement de la Sécurité Sociale au même titre que les consultations en présentiel. Ce remboursement est cependant soumis à quelques conditions :

  • À l’exception des patients de moins de 16 ans ou pour les situations d’urgence, la consultation doit être réalisée par votre médecin traitant.
  • Vous avez pris rendez-vous avec un des spécialistes suivants : un gynécologue, un ophtalmologue, un psychiatre, un neuropsychiatre, un pédiatre, un spécialiste en chirurgie orale ou en chirurgie maxillo-faciale ou encore un stomatologue.
  • Le remboursement est automatique pour les personnes qui résident en EHPAD ou dans des établissements d’accueil pour les personnes handicapées

Enfin, avant de nous quitter, précisons que bien entendu les entrevues à distance n’ont pas pour vocation de remplacer définitivement les consultations en cabinet médical, en face à face avec le médecin traitant ou un spécialiste. La téléconsultation est une solution pour faciliter l’accès à des informations mais ne se substitue pas à un véritable suivi médical. Nous recommandons aux personnes âgées de réaliser un bilan de santé auprès de leur médecin traitant au moins une fois par an.

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